Bureau du temple

Lua regarda sa jeune pretresse passée la porte du bureau et quitter les lieux. Elle l'avait envoyé au port astral de Jilod pour s'enroler dans l'académie. Ca serait mieux pour Ciel. Pauvre Ciel, qui ne trouvait pas sa place dans ce temple, résignée et en colère.

~ souvenir ~

Lua venait de convoquer Ciel dans son bureau. La jeune fille arriva d'un pas llent quelques dizaines de minutes plus tard, habillée de sa longue robe dominicale bleu foncé. Sans permission, elle se laissa choire dans le fauteuil réservée aux invités, sans dire bonjour ou autre. Lua se contenta de pousser un soupir, sans faire de réflexion. Elle commençait a avoir l'habitude et les autres pretresses l'avaient prévenus de la désinvolture et du cynisme de la jeune fille.

Elle croisa ses mains ridées sur le bureau et plongea ses yeux rouges dans le bleu étincellant de Ciel. Elle aurait pu s'y perdre d'ailleurs tellement leur beauté égalait la pureté d'un ciel sans nuage...

"Ciel... Devines-tu pour quelle raison je t'ai convoquée?"



"Je n'ai plus ma place ici j'imagine. "

fit-elle en repensant au jardin qu'elle avait massacré a coup d'épées. Les autres pretresses avaient craint pour leur vie et s'étaient enfuies vers le temple, comme des lapins.



"Oui et non. Il faut que tu arrives à canalyser ton énergie. Avec la méditation, ce fut un bon début. Mais maintenant, le temple n'est pas de ton niveau."



"pffff, cause toujours la vieille."



Lua ne releva pas...

"Je t'envoie a l'académie. Ou tu apprendras a te controler, a te battre et apportera ta contribution dans la lutte contre le néant. Tu pars immédiatement."

~


Elle espérait que ce soit une bonne chose pour Ciel, qu'elle apprenne enfin la vie en communeauté et qu'elle arrive a pardonner a son prochain. Mais le pari était risqué, car elle avait le profil type pour une recrue du néant. C'était a double tranchant. Elle repoussa un soupir et se leva pour voir le jardin de roses...

Lua était sur la terrasse fleurit atenante au bureau. Etendue sur l'herbe, se soulevant sur un coude, elle observait la nature, paisible. Parfois des frémissements faisaient palpiter son coeur sensible, comme lorsque l'on a l'impression vague que l'on parle de nous, tel un signal. Alors l'ancienne gardienne levait ses grands yeux rubis au ciel, cherchant a travers l'immensité de la galaxie un point lumineux qui la raccrocherait a un souvenir qui se concrétiserait. Mais l'instant passait et elle revenait a la réalité, bercée de mélancolie, propre aux ténèbres.
Ses cheveux bleus avaient blanchis sous les années, mais son regard n'avait rien perdu de son intensité, se renforcant meme sous les épreuves. L'éclat et le charisme qui se dégageait d'elle forcait le respect. Meme si elle se désolait du comportement des autres prestresses a son égard, qui forcait la politesse. Elle avait beau leur dire sans cesse que c'était inutile... Rien n'y faisait. Mais elle les excusait, son nom l'ayant si souvent précédé.

Lua avait une plume dans la main, et silencieuse, écrivait nonchalament un courrier pour Orion et le conseil de Zéphira.
Passant sur les détails et ayant conservé son esprit pratique, ell écrivit seulement quelques lignes :

~
Orion, le conseil,

Merci de recueillir Ciel. Elle est fragile sous sa brutalité. Merci de l'éveiller a la vie en communeauté. Il ne lui manque qu'un but dans la vie. Je lui ai conseillé l'académie pour trouver sa place sur Zéphira.

Amicalement
Lua
~

D'un battement de cil, elle fit apparaitre son gyk. Domos et Fobos déployèrent leurs ailes majestueuses, noir éclatantes. Lua se redressa, assise en tailleur. Elle caressa d'une ain affectueuse ses plus fidèles compagnons, dont l'un étaient l'ame de son frère jumeau.

"Va Domos, apporte ce message au conseil."

Le corbeau s'envola rapidement avant de disparaitre. Lua resta auprès de Fobos, attendant le retour de la moitié de son gyk.

Lua commençait a s'inquiéter du non-retour de son gyk. Elle ne sentait pourtant pas l'affolement ou la douleur liée à un combat qui l'aurait retarder, aussi se contenta-t'elle d'attendre patiemment, laissant vagabonder ses pensées au fil de son imagination. Le trajet jusqu'à l'académie était relativement long, donc c'était normal.

Lua commençait a s'assoupir, une main sur Fobos, quand elle entendit un bruissement d'ailes reconnaissable a son oreille entre milles. Oui, c'était bien Domos qui revenait, avec un message d'Orion en personne d'ailleurs. Elle n'avait pas eu de contact avec le serpent depuis qu'elle était partie se recueillir dans le temple de la déesse. C'est avec fébrilité qu'elle contint sa joie et l'enervement qui la gagnait avant de lire, a voix mi-basse :


‘'A Lua,
Je sais à quel point tu veux le sauver, mais jusque-là, j’avais pensé que tu n’étais pas encore prête pour tenter cette méthode. Cependant, ces trois années de sommeil m’ont fait ouvrir les yeux sur certaines choses, et je suis sûr à présent, que tu seras assez forte pour cela. L’endroit où se trouvent les trois sentiments que Pam a perdu, Eris te l’indiquera. Il s’agit d’un portail entre notre monde et les Enfers. Seulement, comme tu t’en doutes, il y a un prix à payer pour pénétrer dans cet endroit sacré. Tu comprendras cela en temps voulu. J’espère que tu réussiras dans ta mission, bien que tu saches déjà mon avis à propos de cela.

Orion’

Quel choc! Elle lui parlait de Ciel, il lui répondait par Pam. Elle qui avait cessé d'y croire, qui ne savait meme pas s'il était encore en vie, depuis sa trop longue disparition. Alors il était encore en vie ? Il y avait encore un espoir ? Lua posa sa main au contact du talisman, et un légere décharge électrique la parcourue, ainsi que ses fins doigts tremblaient sous cette annonce. Alors il y avait un espoir? Mais ne l'avait-elle jamais su? Depuis toutes ses années a chercher sans relache, sans peur, de sauver l'unique personne qui la faisait vivre, meme éloignée, meme dans un camp opposé...

Lua se releva d'un bond. S'étant retrouvé entre jumeaux, les gyks frottèrent leur bec amicalement pour feter ses courtes retrouvaillent avant de disparaitre instantanément. Le kimono de lua voleta sous les mouvements gracile de la maitresse des ténèbres, enveloppant ses formes généreuses et fermes dans un voile de volupté.

"Et bien... En route pour l'académie" fit-elle guellerette, en prenant le premier vol pour Salaen.

[académie]