Sur un banc

[Tour Méridonial]

La jeune fille avait courut jusque ici et en était essouflée. Elle parcourut du regard les alentours pour remarquer qu'ils étaient désert. A croire que tout le monde avait peur d'elle. Elle lacha un jurons et soupira puis s'assit sur l'un des banc en bois. Que fesait-elle la? Elle attendait, elle attendait toujours quequechose, un signe, une voix, une rencontre....

Elle ne se comprenait pas elle même, pourquoi avoir courut? Qu'ésperait elle donc? Qu'on lui fête son anniversaire? D'aileurs en y pensant ce n'était plus que dans quelques semaines. Qu'allait-elle pouvoir faire sans Iria? Sans sa soeur pour ce moment important de sa vie. Une larme coula et la jeune fille craqua. Pourquoi avait-elle laissée sa soeur partir? Surtout dans ce maudit village avec cette maudite fabrique d'automate! A quoi bon? Les deux jeunes filles ne manquait pas d'argent, il leurs restaient un généreux héritage. Et puis quoi, l'argent ce n'est rien, sa se gagne, sa se perd. Messa se reprit et essuya ses larmes. Non, il ne fallait pas pleurer, pour Iria, pour elle. Il fallait rester forte, se faire des amies, crée des liens....vivre sa vie!

Elle lacha un rire joyeux, pensant qu'elle devait paraitre bête à pleurer. Ce n'était pas le départ d'Iria qui allait l'achever, elle devait se reprendre en main. Elle sourit et essuya les dernières gouttes qui perlaient de ses yeux. Elle resta la, assise, à contempler le ciel et à sentir le vent.

Pendant que Messa versait des larmes amères de solitude, une elfe qui avait déjà la quarantaine mais qui semblait en avoir tout juste la moitié, se promenait dans le jardin, profitant des dernières lueurs du jour pour se détendre et se relaxer. Le coin était plutôt tranquille à cette heure-ci, la plupart des résidents de l’Académie devait être en train de manger, ou terminaient de s’entraîner. C’est pourquoi il fût étonné de tomber nez à nez avec cette jeune adepte qui laissait aller son chagrin. Animé par un élan de compassion, il s’assit juste à côté d’elle en évitant soigneusement tout contact physique. Si Messa avait eu besoin d’un câlin, elle était mal tombée avec Phynoz DarkShades. Lui qui n’avait plus d’yeux que pour son Shiven était fermement résolu à réserver ses caresses qu’à l’élu de son cœur.

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« - Un chagrin d’amour ? »

Non. L’Héritier des Ténèbres n’avait jamais rien compris à la psychologie féminine, et cela ne changerait certainement jamais. L’air serein et détendu, il se laissa tomber sur le banc, et regarda les nuages orangés défiler sur l’horizon pastelle. Il avait toujours apprécié ce spectacle qui annonçait le début de la nuit, son élément, son amie. Il ne se souciait pas vraiment du sort de l’adepte, ni des raisons qui la poussaient à être aussi mélancolique, il avait juste envie qu’elle parle et libère un peu sa peine, et se décharge d’un poids sur son cœur.

La jeune fille remarqua la présence de Phynoz mais ne dit rien, mais quand il commença la conversation, elle eut un petit rire joyeux mais forcé.

"Non, pas cette fois ci, vous savez toutes les jeunes filles qui pleurent n'ont pas forcément un chagrin d'amour..."

Elle s'étira et tourna la tête vers la personne concernée. Il avais un beau visage aux traits fin et était tout de même plus grand que Messa, elle dut donc lever la tête pour pouvoir le voir. Elle ne savais pas vraiment si c'était de la compassion, de la pitié ou tout simplement une coincidence qui l'avais poussé à venir lui parler. Peut lui importait, elle n'était plus seule, c'était le principal.

"Je m'apelle Messa, Messa Outiko. Et vous qui êtes vous?"

En attendant sa réponse, elle suivit le regard du garçon et observa le ciel devant elle. Elle se demandait si d'autres personnes regardait le ciel comme eux.

Soulagé que Messa ne l’envoie pas promener, Phynoz tourna la tête vers la jeune fille pour voir à quoi elle ressemblait quand elle cessait de pleurer. Si on ne faisait pas attention à ses yeux rougis par les larmes, elle était assez jolie. Mais, il arrêta vite de la fixer, préférant de loin son magnifique coucher de soleil au sexe faible. Fixant toujours la voûte aux teintes orangées, l’adepte lui révéla son identité avant de demander la sienne à l’elfe d’Angélionus. Celui-ci prit son temps pour répondre. Il n’aimait pas dévoiler son rang, alors il se contenta de donner seulement le strict minimum, c’est à dire, son nom et son prénom.

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« - Phynoz DarkShades, enchanté. »

Ses cheveux aux reflets améthyste lui tombaient sur les yeux et sous l’action de la brise s’était mis à lui chatouiller la peau. Il mit fin à cette sensation désagréable en soufflant sur sa mèche, les yeux levés vers le haut. Contrairement aux humains, les êtres dotés d’une longévité millénaire mettait beaucoup plus de temps à mûrir et devenir adulte. En fait, l’Héritier des Ténèbres n’avait pas grandit énormément psychologiquement depuis son entrée à l’Académie. Toujours aussi fougueux, rebelle et impulsif, il n’arrivait pas à dompter son fichu caractère, surtout depuis qu’il avait fait ami-ami avec Zanor. Cette âme errante semblait avoir disparu depuis que le garçon avait retrouvé forme humaine.

« - Le temps est passé si vite depuis l’époque où je portais moi aussi ce pendentif. » dit-il en lorgnant du coin de l’œil le bijou que l’adolescente portait autour du cou.

La jeune fille semblait pensive. Elle se tourna vers le jeune garçon et lui sourit. Le vent balayait ses longs cheveux blonds.

"Phynoz, c'est joli comme prénom..."

Elle retourna à sa contemplation du ciel orangé. Messa essuya les dèrnieres gouttes qui perlaient encore sur ses joues rougit. C'était rare que les gens viennent lui parler, et cela l'enchantait que l'on s'intéresse un peu à elle, même si on ne faisait que l'écouter et que l'on ne portait pas attention à ce qu'elle disait, cela lui suffisait, elle avais au moins l'impression d'être écoutée, et cela était, pour elle, tout aussi important que le reste. Elle regarda son pendentif qui refletait les derniers rayons du soleil.

"Cela fait donc si longtemps? Beaucoup d'histoires se sont passées dans cette Académie n'est-ce pas?"

Elle qui s'était de près intéressée au passé de cette Académie connaissait à présent quelques choses dessus. Mais les livres n'expliquaient que les choses glorieuse, jamais les détailles. Le ciel commencait à devenir plus sombre mais pas encore assez pour arracher Messa à la vue du couché de soleil qui n'était pas encore terminé.

Cette discussion commençait à ennuyer l’Héritier. La sociabilité n’avait jamais été son fort, et surtout quand il s’agissait de parler avec des gamines comme Messa qui ne connaissait rien à rien. Bien sûr, la pauvre fille n’y était pour rien, c’était seulement qu’il préférait jouir seul du coucher de soleil. L’astre finit par se fondre dans l’horizon laissant la nuit devenir reine de Salaën pour les prochaines heures. Le ciel était sombre et les étoiles n’avaient pas encore fait leur entrée, seule la lune, irradiait de son halo vaporeux le jardin de l’Académie. Sa lueur blanchâtre apaisa l’elfe quelque peu. Depuis quelque temps, il avait comme un pressentiment qui l’avertissait d’une menace sourde, l’ombre de la mort semblait planer autour de lui mais il préférait laisser cela aux superstitions. Il était l’un des combattants les plus puissants du monde, que pouvait-il bien lui arriver ?

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« - Des histoires ? Il y en des tas … Je dois y aller. J’ai quelqu’un qui m’attend à la tour. »

Sans un au revoir, il replaça sa cape noire sur ses épaules et se leva. L’air était chargé d’humidité signe que la pluie allait bientôt tomber. Encore un présage de mauvaise augure … Sans y prêter plus d’attention, il déploya ses ailes noires et s’envola jusqu’à sa chambre où depuis la fenêtre un jeune homme blond semblait l’observer. Etait-ce son bonheur qui le rendait si méfiant ? A force de n‘avoir connu que la tristesse, il rejetait à présent tous les instants merveilleux qui se présentaient à lui, de peur qu’on ne les lui arrache précipitamment.